Ganesh Pédurand arrête la natation
Le nageur guadeloupéen Ganesh Pédurand, membre de l'équipe de France, a décidé de stopper sa carrière de sportif de haut niveau, à seulement 25 ans. Le sportif devrait se tourner vers de nouveaux projets, sans donner plus de précision. Sans doute se consacrera t-il au journalisme dont il est diplômé.

C'est sur son Facebook que Ganesh Pédurand, membre de l'équipe de France de natation, six fois champion de France, champion de France petit bassin a décidé de mettre fin à sa carrière de sportif de haut niveau, à seulement 25 ans. Le nageur devrait se tourner vers de nouveaux projets sans donner plus de précision. Sans doute se consacrera t-il au journalisme dont il est diplômé.

" J’ai décidé après une intense réflexion de mettre fin à ma carrière de sportif de haut niveau. Il s’agit là d’une décision qui n’a pas été facile à prendre et dont je mesure la portée. Et bien que les semaines et les mois à venir porteront certainement leur lot de nostalgies et de changement de repères, je suis absolument convaincu d’aller dans le bon sens.
Ce choix n’est dû à aucune déception ou amertume, il n’est, au contraire, que la suite logique d’une nouvelle étape de ma vie. Une étape qui donne, et qui a déjà donné place à de nouveaux projets incroyablement stimulants et auxquels j’ai dorénavant envie de me consacrer pleinement.
Le parcours que j’ai eu dans la natation, un sport ô combien exigent mais aussi générateur d’émotions extraordinaires, je le regarde avec le sentiment d’avoir accompli l’objectif que je m’étais fixé : grandir et m’épanouir. Certes, j’ai connu au cours de ma carrière des déceptions. Parfois très grandes. Et desquelles, j’ai eu beaucoup de mal à me relever. J’ai commis des erreurs sans lesquelles j’aurai peut-être atteint un niveau meilleur que celui qui m’a été donné d’atteindre.
Mais je ne regrette rien. Car ces erreurs et ces échecs m’ont fait grandir autant voire plus que mes victoires.
Lorsque je regarde dans le rétroviseur de cette expérience extraordinaire, je garde une tendresse pour mon tout premier podium dans la commune de Pointe-Noire en Guadeloupe il y a bien longtemps tout comme pour les 6 titres de champion de France Senior, les équipes de France, l’Open EDF en nageant aux côtés de Michael Phelps sur un 200m 4 nages. Mais surtout les rencontres.
J’ai rencontré au cours de mes 20 ans de pratique de la natation des personnes tantôt inattendues, tantôt éblouissantes, parfois juste époustouflantes. Certaines furent moins agréables ou enrichissantes. Mais toutes m’ont apporté une meilleure compréhension du monde. Et parmi elles, je garderai auprès de moi, des personnes jusqu’à la fin de mon existence.
La natation a construit mon esprit et mon corps. J’ai quitté ma Guadeloupe natale à 16 ans pour connaître le frisson des compétitions internationales et je me délecte encore de chaque instant de ce que m’a apporté ce sport. De ce pays. Et de tous ceux que j’ai pu visiter pendant cette épopée.
La natation m’a aussi permis de vivre 9 années intenses dans la merveilleuse ville de Toulouse. Maintenant que je la quitte pour la capitale, elle me manquera assurément. Ces petites rues pavées de brique rose, mais surtout le bon-vivre que l’on trouve dans le sourire de ces habitants.
Enfin, comment ne pas achever cette petite déclaration en remerciant le club de ma vie : Les Dauphins du TOEC. Cette famille à laquelle je ne cesserai jamais d’être attaché et qui m’a offert l’immense fierté d’être plusieurs années son capitaine. Je n’oublie pas mon club d’origine, Les Squales ainsi que le CN Baie Mahault qui m’a offert un tremplin avant de quitter l’île. Les entraîneurs sans qui je ne serai rien. Merci à Marie Caroline Hue, à Didier Icheck, à Nitharum Jean-michel, à Alain Michel Hipp, à mon entraîneur actuel Walter Monberge mais surtout à Lucien Lacoste.
Un homme qui m’a tout appris dans ce sport. Qui a aussi fait office de figure paternelle, lorsque si jeune, j’ai rejoint la métropole. Un homme qui a de tout temps mis ses valeurs au service de sa passion. Ne les reniant en aucune circonstance et sous aucun prétexte. Mon admiration à son égard ne subit pas le poids des années.
Merci à tous ces nageurs et nageuses avec qui j’ai partagé des lignes mais surtout des moments exceptionnels dans les piscines et les salles de musculation de Toulouse, de Guadeloupe, de France ou d’ailleurs. Mais aussi en dehors. Dans la vie de tous les jours, dans le plaisir de la fête, dans la douleur de l’entraînement. J’ai rencontré des frères et des sœurs qui m’accompagneront jusqu’au dernier souffle.
Merci à Vincent Gardeau, président des Dauphins du TOEC, de m’avoir toujours fait confiance. Merci à celle qui partage ma vie aujourd’hui d’avoir accepté et supporté le quotidien pas toujours simple d’un sportif de haut niveau.
Et un immense et inconditionnel merci à ma mère qui m’a, sans cesse soutenu physiquement, émotionnellement et financièrement au cours de toutes ces années. Joie ou malheur, elle fut le pilier inaltérable sur lequel je n’ai cessé de m’appuyer.
Cette partie de ma vie ; la natation, le sport de haut niveau, ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Et si aujourd’hui, mes rêves ne sont plus de bulles et d’eau, je ne quitterai jamais complètement le bord des bassins. Car c’est aussi grâce à eux, et grâce à vous, qu’aujourd’hui, je vis cette nouvelle aventure.
Merci. "