Du feu dans la chaumière au parti socialiste guadeloupéen.
Que se passe t-il au parti socialiste ? L'apparente fraternité socialiste aurait le vent dans l'aile. Les querelles internes sont désormais visibles au grand jour. Josette Borel-Lincertin ancienne présidente du Conseil Départemental et grande perdante des dernières élections régionales aurait même quitté le parti auquel elle appartenait depuis plus de trois décennies. C'est par courrier que l'ancienne élue a fait savoir qu'elle claquait la porte du parti de Jean-Jaurès. La raison est simple, la candidate socialiste aurait tout simplement été lâchée par ses anciens amis face à la dette d'une campagne qu'elle malheureusement perdue.

Il est donc fini le temps des accolades, des embrassades et des sourires de façade. Après la dure défaite de Juillet 2021 aux dernières élections régionales, voici que le parti socialiste guadeloupéen traverse une tempête sans précédente.
L'apparente fraternité socialiste aurait le vent dans l'aile. Les querelles internes sont désormais visibles au grand jour. Josette Borel-Lincertin ancienne présidente du Conseil Départemental et grande perdante des dernières élections régionales aurait même quitté le parti auquel elle appartenait depuis plus de trois décennies. C'est par courrier que l'ancienne élue a fait savoir qu'elle claquait la porte du parti de Jean-Jaurès. La raison est simple, la candidate socialiste aurait tout simplement été lâchée par ses anciens amis face à la dette d'une campagne qu'elle malheureusement perdue.

Que dit-elle dans son courrier ?
De prime abord, l'ancienne présidente du Département fervente militante du socialiste revient sur la genèse et les accords qui avaient été passés entre elle et le sénateur Victorin Lurel qui était venu la chercher pour représenter le parti aux élections car, disait-il " les Guadeloupéens aimaient la figure que représentait madame Borel-Lincertin "
« J’ai mis de l’affectif donc de la loyauté dans ma vie politique et j’en suis fière. Mais c’était oublier la férocité et la fourberie de certains qui ont perdu le sens de la parole donnée « an ba-w’’ pawòl en mwen », expression qui, chez nous plus qu’ailleurs, donne toute sa valeur à l’homme. Comment imaginer que Victorin LUREL, le leader des socialistes de Guadeloupe, puisse trahir sa parole, celle qu’il m’a donnée un soir de novembre 2020, chez moi( où il venait pour la première fois), en m’affirmant, je le cite « le parti financera la campagne à hauteur de 80 à 100.000 €. Nous ferons la campagne à ta place. Ne t’en fais pas ! »
Une affirmation plusieurs réitérées qui rassurait la future candidate qui au passage risquait son poste de présidente du Conseil Départemental au cas où elle perdait. Confiante aux paroles du sénateur, Josette Borel-Lincertin est allée contractée un prêt de 70 000€ + assurance comprise soit un montant total de 75 000€ qu'elle a commencé dès le début du mois d'Août :
« il a réaffirmé l’engagement financier du parti. J’ai accepté, dans ces conditions, en toute confiance d’être investie par le parti socialiste et de conduire la liste « Péyi Gwadloup » faite d’ailleurs par Victorin LUREL . Je devais faire un prêt de 70.000 € + assurance comprise soit 75.000 € que j’ai, d’ailleurs, commencé à rembourser depuis le 05 août dernier à raison de 1.787, 27 € par mois. »
Sauf, voilà, dès le soir de la défaite socialiste, les choses ont changé. Josette Borel-Lincertin s'est d'une part retrouvée seule et depuis, elle fait face à un silence de marbre de la part de ses anciens camarades de lutte, qui peut-être ont encore du mal à accepter la défaite.
" J’ai donc assumé et avec les colistiers et une équipe de volontaires – et je les en remercie- nous avons mené les semaines de campagne qui se sont malheureusement terminées par une défaite, défaite que j’ai assumé aussi. Oui, je l’ai assumé seule sans aucun coup de fil du parti.
Mais, comment interpréter le silence de Victorin LUREL ?
Aucun appel le 27, le 28 ou le 29… Silence total jusqu’à aujourd’hui, mais silence parlant. "
L'ancienne socialiste n'épargne pas non plus Hilaire Brudey, premier secrétaire du parti qui n'aurait pas pris part à la campagne ( sans doute dû au fait que son pénis avait fait le tour de la toile quelques mois avant la campagne) et qui pourtant se serait permis de critiquer la candidature de Josette Borel-Lincertin qu'il a qualifié d'erreur de casting, propos que n'aurait vraiment pas accepté l'ancienne socialiste qui évoque le scandale de la publication de son " zizi" :
" Que penser aussi du silence du premier fédéral Hilaire BRUDEY, qui, d’ailleurs, étant absent à la présentation de la liste « Peyi Gwadloup » et durant toute la campagne, se permet le lendemain de la défaite sur les ondes de parler d’une erreur de casting me concernant ? La véritable erreur de casting n’était-elle pas plutôt d’avoir accepté sur la liste Hilaire BRUDEY, qui, quelques temps auparavant n’avait pas hésité à publier sur la toile son « zizi ». Quelle grossière erreur de ma part !
Du point de vue financier, la malheureuse candidate socialiste aurait été également lâchée par ses paires qui préfère le silence et la fuite au lieu d'assumer leur responsabilité. En somme plus personne pour aider à payer cette énorme dette. La candidate de la gauche écrit à ce sujet et détaille sans concession la trahison dont elle se dit victime :
Devant ce lourd silence et l’obligation qui m’était faite de déposer le compte de campagne le 17 septembre 2021, j’ai donc, par SMS, demandé à Victorin LUREL de faire diligence quant au financement promis, face à l’urgence de la situation.
Là aussi, silence total de Victorin LUREL malgré les interventions de ses proches.
Le 02 septembre, par mail, j’ai interpellé le premier fédéral et les trois parlementaires sur l’urgence pour le parti à financer la campagne dans la fourchette proposée par Victorin LUREL. Et ce n’est que le 11 septembre, soit neuf jours après, lors d’une visio, que le premier fédéral m’a informé de sa décision de ne pas payer les 3000 € demandés aux 10 premiers colistiers.
" Et ce n’est que le 11 septembre, soit neuf jours après, lors d’une visio, que le premier fédéral m’a informé de sa décision de ne pas payer les 3000 € demandés aux 10 premiers colistiers. Il m’a aussi précisé que le parti ne finançait pas les campagnes électorales et qu’en cas de non-dépôt du compte de campagne je serais la seule à être inéligible "
De plus, Hilaire Brudey lui aurait affirmé que le parti socialiste ne finançait pas les campagnes électorales et de ce faite toutes les dépenses réalisées durant la campagne étaient donc à sa charge. Alors que Victorin Lurel lui aurait assuré le contraire :
L'ancienne présidente du Conseil départemental aurait même été accusée de vol par maître Olivier Nicolas, car la somme de 13 000€ comprenant les affiches et bulletins aurait été encaissée par elle, ce qu'elle réfute :
" S’en est suivi l’intervention d’ Olivier NICOLAS qui m’informait que le parti avait déjà payé 13.000,00€ ( bulletins et affiches ) lesquels 13.000, 00 € auraient été déjà encaissés par moi selon ses dires. J’aurais donc fait preuve de malhonnêteté en empochant sans le dire la dite somme. Quelle insolence ! "
Des accusations graves qu'elle voit comme une véritable trahison par ses anciens compagnons avec qui elle a mené plusieurs campagnes durant tant d'années. Selon la femme politique de gauche, il y aurait une volonté, son inégalité ! " Il était, dès lors, clair que le but recherché était de me mettre dans l’impossibilité de déposer le compte de campagne et par voie de conséquence de me rendre inéligible. Devant mon insistance et ma colère, le premier fédéral ajouta qu’il consulterait les parlementaires.
Le mardi 14 septembre, à 20 h 55’, soit deux jours avant le dépôt du compte de campagne, Hilaire BRUDEY me fait savoir que- je le cite - « les parlementaires ne donnent pas une réponse favorable à ta demande ».
Surtout lorsque comme le rappelle l'ancienne dirigeante socialiste, le député, le sénateur et ancien ministre des Outre-mers lui aurait assuré le contraire. Face au refus de son propre camp, Josette Borel-Lincertin a donc assumé seule les dépenses totales de la campagne 2021 fixées à 149 463 € et déposé les comptes de campagne à son nom. Une charge financière très lourde. Selon ses propres mots, c'est un véritable mépris et d'une perfidie.
" J’ai assumé ce refus (quoi qu’il m’en coutât personnellement 149.463,00 €) et déposé le compte de campagne qui était devenu mon compte de campagne.
Comment Victorin LUREL et Hilaire BRUDEY, ont-ils pu faire preuve d’un tel mépris, d’une telle perfidie à mon égard ?
Une telle exécution financière est presqu’inimaginable ! Et pourtant… "
Alors, la question peut se poser, Josette Borel-Lincertin a t-elle été sacrifiée parce qu'elle a perdu ? Ou a-t'on voulu l'éliminer définitivement de la scène politique locale vu que tous savaient que le président Ary Chalus allait être réélu. Au regard de la situation, on pourrait se le demander.
" J’en déduis, mesdames et messieurs les membres du Conseil Fédéral, que ce fameux soir de novembre 2020, les propos mielleux de Victorin LUREL chez moi ainsi que toutes les actions menées par la suite, n’avaient d’autre but que de m’éliminer de « larèl politik » de la Guadeloupe..
Enfin, je ne peux passer sous silence les propos de Victorin LUREL sur la situation du Directeur de Cabinet qui, selon lui, serait au chômage par ma faute. Nicolas Olivier aurait-il oublié de préciser qu’il n’avait pas voulu postuler sur le poste qui lui avait été proposé et avait préféré s’inscrire à Pôle Emploi vu que le salaire proposé au Conseil Départemental était pratiquement l’équivalent de ses indemnités de chômage.
De plus, il aurait-il craint aussi les foudres du syndicat C.F.T.C...
Mes chers camarades, je pense avoir servi le Parti avec loyauté et humilité et avoir contribué à son rayonnement. Mais, au vu de la fourberie et du mépris affichés à mon endroit, vous comprendrez donc que je n’ai d’autre alternative que de démissionner du Parti.
Mesdames et messieurs, je tenais à vous dire non pas ma vérité mais LA VERITÉ, car les valeurs du socialisme ont été traînées dans la boue et cela est lamentable et m’est particulièrement insupportable. "
Trahison, mensonge et petits coups bas dans la maison socialiste un épisode qui rappelle celui d'une très célèbre série politique américaine diffusée sur Netflix, le problème c'est que cela se déroule en Guadeloupe. Il serait intéressant d'entendre les principaux intéressés.



